Regroupement d’actions
Fusion d’actions pour en réduire le nombre et relever le cours.
/ʁə.ɡʁup.mɑ̃ dak.sjɔ̃/
🎯 En résumé
Le regroupement d’actions, aussi appelé reverse split, consiste à fusionner plusieurs actions existantes en une seule, réduisant ainsi le nombre total de titres en circulation tout en augmentant proportionnellement le cours de l’action. Cette opération n’a pas d’impact direct sur la valeur totale de la société, mais vise à améliorer la perception du titre sur les marchés financiers, notamment en évitant un prix trop faible ou en respectant des seuils de cotation.
Explication détaillée
1. Mécanisme et objectifs – Le regroupement d’actions consiste à échanger un certain nombre d’actions anciennes contre une nouvelle action. Par exemple, un regroupement 1 pour 10 signifie que 10 actions anciennes sont converties en une seule nouvelle. Le nombre total d’actions diminue donc, mais la valeur nominale et le cours de l’action augmentent proportionnellement, ce qui laisse la capitalisation boursière inchangée.
Cette opération est souvent utilisée pour :
- élever le prix unitaire d’une action trop faible, qui peut être perçu comme un signe de faiblesse ou ne pas respecter les exigences de certains marchés (par exemple, les seuils de cotation minimums) ;
- éviter la radiation de la cote sur certains marchés ;
- améliorer l’image du titre auprès des investisseurs institutionnels, souvent réticents à acheter des actions à prix très bas.
2. Impact pour les actionnaires – Les actionnaires voient leur nombre d’actions diminuer, mais la valeur totale de leur participation reste identique. Le regroupement ne modifie pas la part relative dans le capital, ni les droits de vote ou les dividendes, qui sont recalculés en fonction du nouveau nombre d’actions. Il s’agit donc d’une opération purement cosmétique, sans création ni destruction de valeur intrinsèque.
3. Considérations pratiques et risques – Cette opération peut être perçue négativement par le marché, car un regroupement d’actions est parfois associé à une entreprise en difficulté qui tente d’éviter la radiation ou de masquer une faiblesse du titre. Il est donc important d’analyser le contexte global de la société.
Par ailleurs, le regroupement peut réduire la liquidité du titre, car le nombre d’actions disponibles diminue, ce qui peut augmenter la volatilité.
4. Cadre juridique et fiscal – En France, le regroupement d’actions doit être approuvé en assemblée générale extraordinaire. Sur le plan fiscal, cette opération n’entraîne pas de conséquences immédiates, car il ne s’agit pas d’une cession ou d’une vente, mais d’une modification du nominal et du nombre d’actions.
💡 Exemple concret
- Renault – En 2020, Renault a procédé à un regroupement d’actions de 1 pour 10 afin d’augmenter le prix unitaire de son titre, qui était tombé sous la barre symbolique d’un euro, dans un contexte boursier difficile lié à la crise sanitaire.
- Citigroup – Après la crise financière de 2008, Citigroup a effectué un reverse split 1 pour 10 pour relever le prix de son action et maintenir sa cotation sur le NYSE.
- Petites capitalisations – Certaines sociétés cotées sur Euronext Growth recourent régulièrement à des regroupements d’actions pour éviter la radiation liée à un prix trop faible et pour attirer davantage d’investisseurs institutionnels.