Spread de crédit
Écart de rendement entre une obligation et un titre souverain de référence, mesurant la prime de risque.
/spʁɛd də kʁe.di/
🎯 En résumé
Le spread de crédit représente l'écart de rendement entre une obligation d'entreprise (ou autre émetteur non souverain) et un titre souverain de référence considéré comme sans risque (ex : obligations d’État allemandes ou américaines). Il mesure la prime de risque exigée par les investisseurs pour compenser le risque de défaut et la moindre liquidité liée à l’émetteur.
Explication détaillée
1. Origine et calcul du spread de crédit – Le spread est calculé comme la différence entre le taux de rendement à l’échéance (yield) d’une obligation d’entreprise et celui d’un emprunt d’État de même maturité. Par exemple, si une obligation d’entreprise rapporte 5 % et que le Bund allemand à 10 ans rapporte 1 %, le spread est de 400 points de base (4 %).
2. Interprétation du spread – Plus le spread est élevé, plus le marché perçoit un risque de défaut ou une incertitude sur la capacité de remboursement de l’émetteur. Un spread faible indique une confiance relative, souvent liée à une bonne notation de crédit (investment grade).
3. Facteurs influençant le spread – Les spreads varient en fonction de nombreux éléments : la santé financière de l’entreprise, la conjoncture économique, la liquidité du marché, les taux d’intérêt généraux et le sentiment des investisseurs. En période de crise, les spreads peuvent s’élargir fortement, traduisant la fuite vers la qualité.
4. Utilité en finance et gestion de portefeuille – Le spread de crédit sert à évaluer la rentabilité ajustée au risque des obligations et à comparer différents émetteurs. Il est aussi un indicateur macroéconomique avancé, reflétant la perception du risque systémique dans le secteur de la dette privée.
5. Impact sur la valorisation des obligations – Un élargissement du spread entraîne une baisse du prix de l’obligation et inversement. Les gestionnaires de portefeuilles obligataires suivent attentivement les spreads pour ajuster leur allocation entre dettes souveraines et corporate bonds.
💡 Exemple concret
- Obligations d’entreprise AAA vs Bund allemand – Une entreprise très bien notée comme L’Oréal peut afficher un spread de crédit très faible (<50 points de base), reflétant une faible prime de risque et une confiance élevée des investisseurs.
- Obligations high yield – Une société notée BB ou en catégorie spéculative verra ses spreads s’élever à plusieurs centaines, voire plus de mille points de base, en fonction de sa santé financière et du contexte économique.
- Crise financière de 2008 – Les spreads de crédit se sont fortement écartés, atteignant des niveaux records, car la peur du défaut et la rareté de la liquidité ont augmenté la prime de risque exigée.
- Spread de crédit et notation – Une dégradation de la notation d’une entreprise de BBB à BB se traduit généralement par un élargissement significatif du spread, impactant négativement le cours de ses obligations.
- Spread souverain émergent – Les obligations des pays émergents affichent souvent des spreads élevés par rapport aux titres occidentaux, reflétant un risque politique et économique plus important.