Value at Risk (VaR)
Perte potentielle maximale sur un horizon donné avec un niveau de confiance fixé.
/va.ly æt ʁisk/
🎯 En résumé
La Value at Risk (VaR) est une mesure statistique qui évalue la perte potentielle maximale d’un portefeuille financier sur un horizon temporel donné, avec un niveau de confiance spécifié (par exemple 95 % ou 99 %). Elle permet aux investisseurs et gestionnaires de risques de quantifier le montant maximum qu’ils pourraient perdre dans des conditions normales de marché, offrant ainsi un outil clé pour la gestion et la limitation des risques financiers.
Explication détaillée
1. Concept et définition – La VaR représente la pire perte attendue sur un portefeuille durant une période définie (ex : un jour, une semaine, un mois), avec une probabilité donnée. Par exemple, une VaR à 1 jour avec un niveau de confiance de 99 % de 1 million d’euros signifie qu’il y a 1 % de chance que la perte dépasse ce montant en une seule journée.
2. Méthodes de calcul – La VaR peut être estimée par plusieurs approches :
- Historique : utilisation des rendements passés pour simuler la distribution future des pertes.
- Paramétrique (ou variance-covariance) : hypothèse que les rendements suivent une distribution normale, calculant la VaR à partir de la moyenne et de l’écart-type.
- Simulation de Monte Carlo : génération de scénarios aléatoires basés sur des modélisations complexes des marchés pour estimer la distribution des pertes.
3. Limites et critiques – La VaR ne mesure qu’un quantile de la distribution des pertes et ne renseigne pas sur la gravité des pertes au-delà de ce seuil (risque de « queue »). Elle dépend fortement des hypothèses de marché et peut sous-estimer les événements extrêmes. De plus, la VaR n’est pas cohérente au sens de la théorie du risque, ce qui a conduit au développement d’autres mesures comme l’Expected Shortfall (ES).
4. Usage pratique – Les institutions financières l’utilisent pour fixer des limites de risques, calibrer les fonds propres réglementaires (ex : Bâle III) et optimiser la gestion des portefeuilles. La VaR facilite la communication entre traders, risk managers et régulateurs.
💡 Exemple concret
- Une banque calcule une VaR quotidienne à 99 % de 5 millions d’euros sur son portefeuille d’actions, ce qui signifie qu’elle s’attend à ne pas perdre plus de 5 millions en un jour, sauf dans 1 % des cas les plus défavorables.
- Un gestionnaire de fonds utilise la VaR historique sur un horizon mensuel pour évaluer le risque d’un fonds diversifié, en se basant sur les performances des 10 dernières années.
- Lors de la crise financière de 2008, de nombreuses VaR ont été dépassées, révélant les limites de cette mesure en période de forte volatilité et d’événements extrêmes.
- Pour respecter les exigences réglementaires, une société d’assurance calcule sa VaR à 99,5 % sur un horizon annuel afin de déterminer son capital économique nécessaire à la couverture des risques.