Qu'est-ce qu'un PEA et un compte-titres ? Les bases à connaître
Avant de plonger dans un comparatif détaillé, il est essentiel de bien comprendre la nature de ces deux enveloppes d'investissement. Bien qu'elles servent toutes deux à acheter et vendre des titres financiers, leurs règles du jeu, leurs contraintes et leurs avantages sont radicalement différents.
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) : l’atout fiscal français
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est une enveloppe d'investissement réglementée spécifiquement conçue pour encourager l'investissement dans les entreprises européennes. Il se compose d'un compte-titres pour détenir vos actifs et d'un compte espèces pour gérer les flux de liquidités (achats, ventes, dividendes).
Pour ouvrir un PEA, il faut être une personne physique majeure et résident fiscal français. La principale contrainte est son plafond de versement, fixé à 150 000 €. Cependant, son avantage majeur réside dans sa fiscalité : après 5 ans de détention, les plus-values et les dividendes sont totalement exonérés d'impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) restent dus. C'est un outil puissant pour la capitalisation à long terme.
Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) : la porte d'entrée sur les marchés mondiaux
Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) est l'enveloppe universelle et la plus souple pour investir en bourse. Contrairement au PEA, il n'a quasiment aucune restriction. Il est accessible à tous (personnes physiques majeures ou mineures, personnes morales) sans condition de résidence fiscale, et vous pouvez en détenir autant que vous le souhaitez.
Le CTO se distingue par sa liberté totale :
- Aucun plafond de versement : vous pouvez y investir des sommes illimitées.
- Univers d'investissement mondial : actions du monde entier (américaines, asiatiques, etc.), obligations, matières premières, produits dérivés, et bien plus.
Cette flexibilité a une contrepartie : une fiscalité moins avantageuse. Par défaut, tous les gains (plus-values et dividendes) sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ou "flat tax", de 30 % (12,8 % d'impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Le comparatif détaillé : PEA vs CTO
Pour visualiser rapidement les différences fondamentales entre ces deux solutions, voici un tableau récapitulatif.
Univers d'investissement : la flexibilité contre la spécialisation
La différence la plus marquante entre les deux enveloppes est l'éventail des actifs accessibles. Le PEA vous cantonne principalement aux actions d'entreprises ayant leur siège dans l'Union Européenne ou l'Espace Économique Européen (EEE), ainsi qu'aux fonds et ETF investis à 75 % minimum dans ces zones. Bien que certains ETF synthétiques permettent de contourner cette règle pour s'exposer aux marchés mondiaux (comme le S&P 500 ou le MSCI World), l'offre reste plus limitée.
Le CTO, lui, est un passeport pour les marchés financiers mondiaux. Il vous donne une liberté totale pour diversifier votre portefeuille. Vous souhaitez investir dans les géants de la tech américaine (GAFAM), les marchés émergents en pleine croissance ou des secteurs spécifiques comme les semi-conducteurs ? Le CTO est l'outil qu'il vous faut. Chez Goliaths, par exemple, notre CTO vous donne accès à plus de 8 000 actifs, incluant des actions européennes et américaines, des ETF, des cryptomonnaies et des matières premières, pour construire un portefeuille véritablement mondial et diversifié.
Plafonds et limites de versement : une différence de taille
Le PEA est plafonné à 150 000 € de versements. Attention, cela ne concerne que les sommes que vous déposez. Grâce à la magie des intérêts composés, la valeur totale de votre PEA peut largement dépasser ce montant. Il est possible de cumuler ce plafond avec celui d'un PEA-PME (dédié aux Petites et Moyennes Entreprises), portant le total à 225 000 €.
Le compte-titres, en revanche, n'a aucune limite de versement. C'est le support idéal si vous disposez d'un capital important à investir ou si vous prévoyez de dépasser le plafond du PEA à terme. Cette absence de limite offre une scalabilité inégalée pour votre patrimoine.
Fiscalité : le critère qui change tout
C'est ici que le PEA tire son épingle du jeu. Sa fiscalité est son principal argument. Après 5 ans de détention, tous vos gains sont exonérés d'impôt sur le revenu. Prenons un exemple simple : vous réalisez 10 000 € de plus-value sur un PEA de plus de 5 ans. Vous ne paierez que 1 720 € de prélèvements sociaux. Sur un CTO, la même plus-value serait taxée à 3 000 € (via la flat tax). Sur le long terme, cette différence est considérable et démultiplie la performance de votre portefeuille.
De plus, le PEA est une enveloppe de capitalisation. Tant que vous ne faites aucun retrait, les dividendes perçus et les plus-values réalisées ne sont pas fiscalisés, ce qui leur permet d'être réinvestis à 100 % pour générer à leur tour des gains. Sur un CTO, chaque dividende perçu et chaque plus-value réalisée lors d'une vente est immédiatement imposable l'année de sa perception, ce qui ralentit l'effet boule de neige.
Quel support choisir selon votre profil et vos objectifs ?
Le choix entre le duel PEA vs CTO n'est pas une question de "meilleur" dans l'absolu, mais de "plus adapté" à votre situation personnelle. Distinguons plusieurs profils types.
- L'investisseur débutant ou passif : Si vous débutez en bourse ou si vous visez une gestion "buy and hold" (acheter et conserver) sur le long terme, notamment via des ETF, le PEA est souvent le meilleur point de départ. Sa simplicité, son cadre réglementaire et surtout sa fiscalité avantageuse après 5 ans en font un allié de choix pour se constituer un capital sans se soucier de la déclaration annuelle des gains.
- L'investisseur actif ou le trader : Si vous envisagez de passer des ordres régulièrement, de vous positionner sur des marchés non-européens ou d'utiliser des stratégies plus complexes, le CTO s'impose. Sa flexibilité est indispensable. Vous serez rapidement limité par l'univers d'investissement du PEA. Le CTO vous permettra d'accéder à des outils comme l'effet de levier ou la vente à découvert pour saisir des opportunités à court terme.
- L'investisseur au patrimoine conséquent : La question n'est plus de choisir l'un ou l'autre, mais de combiner intelligemment les deux. C'est la stratégie la plus optimale. Utilisez le PEA jusqu'à son plafond pour y loger le cœur de votre portefeuille à long terme (actions européennes, ETF éligibles) et profiter de sa fiscalité imbattable. Utilisez un ou plusieurs CTO en parallèle pour tout le reste : diversification géographique (actions US, Asie), investissements thématiques, obligations, et stratégies de trading plus actives.
Au-delà du choix : aspects pratiques et stratégies
Frais : un critère à ne pas négliger
Les frais peuvent grignoter considérablement votre performance. Pour le PEA, la loi PACTE a plafonné les frais de courtage à 0,5 % pour les ordres passés en ligne et les frais de garde à 0,4 % de la valeur du portefeuille.
Pour les CTO, le marché est plus concurrentiel et les frais peuvent varier énormément. Les banques traditionnelles sont souvent très chères. Les courtiers en ligne, comme nous, offrent des structures de prix bien plus attractives. Par exemple, chez Goliaths, nous proposons un tarif simple et transparent : 1,25 € par transaction sur actions européennes jusqu’à 500 €, sans aucun frais de garde, ce qui vous permet de maximiser le rendement net de vos investissements.
Transmission et succession : un avantage méconnu du CTO
La gestion de la succession est un point souvent négligé mais crucial. Au décès du titulaire, un PEA est automatiquement clôturé. Les héritiers reçoivent les liquidités après que les prélèvements sociaux sur les gains ont été prélevés. Les titres sont transférés sur un compte-titres de succession et la plus-value latente est perdue.
Le CTO offre un avantage fiscal significatif lors de la transmission. Il n'est pas clôturé et les titres sont transmis directement aux héritiers. Surtout, les plus-values latentes (non réalisées) au jour du décès sont totalement "purgées" : elles ne seront jamais soumises ni à l'impôt sur le revenu, ni aux prélèvements sociaux. Les héritiers reçoivent les titres avec un nouveau prix de revient correspondant à leur valeur au jour du décès.
Les alternatives pour diversifier
Le PEA et le CTO sont des piliers de l'investissement en actions, mais ne doivent pas être vos seules options. Pour une diversification patrimoniale complète, il est judicieux de les compléter avec d'autres enveloppes :
- L'assurance-vie : Très flexible, elle permet d'investir sur des fonds en euros (capital garanti) et des unités de compte (actions, obligations, immobilier via des SCPI...). Sa fiscalité devient également très attractive après 8 ans et elle offre des avantages inégalés en matière de succession.
- L'investissement immobilier (SCPI) : La "pierre-papier" permet d'investir dans l'immobilier professionnel et de percevoir des revenus locatifs réguliers sans les contraintes de la gestion directe.
- Les produits structurés : Ces instruments financiers offrent des perspectives de rendement attractives pour un risque maîtrisé. Historiquement réservés aux clients de la banque privée, nous les rendons accessibles dès 150 € sur notre plateforme, vous permettant de diversifier encore davantage votre stratégie.
En fin de compte, la décision ne se résume pas à un simple choix binaire. Le PEA est un formidable outil d'optimisation fiscale pour le long terme sur les marchés européens, tandis que le CTO est le couteau suisse indispensable pour une diversification sans frontières et des stratégies avancées. La plupart des investisseurs avisés finissent par utiliser les deux, en exploitant les forces de chaque enveloppe pour bâtir un portefeuille robuste, diversifié et fiscalement optimisé. Le plus important est de commencer, d'apprendre et d'ajuster votre stratégie en fonction de l'évolution de vos objectifs et de votre patrimoine.