Investissement

Compte-titres ou PEA : Quel support d'investissement choisir ?

David Derhy
September 29, 2025
Vous vous demandez comment faire vos premiers pas en bourse ou comment optimiser vos investissements existants ? Vous avez entendu parler du PEA et du compte-titres, mais la différence vous semble floue ? Lequel est le plus adapté à votre profil, à vos objectifs et à votre sensibilité au risque ? Comment la fiscalité impacte-t-elle le rendement de vos placements ? Choisir la bonne enveloppe est la première étape cruciale pour construire une stratégie d'investissement performante. C'est une décision qui déterminera non seulement les actifs auxquels vous aurez accès, mais aussi la manière dont vos gains seront imposés.

Points clés à retenir

  1. Le PEA est une enveloppe d’investissement réglementée, axée sur les actions européennes, avec un plafond de versement de 150 000 € et une fiscalité avantageuse après 5 ans (exonération d’impôt sur le revenu, prélèvements sociaux de 17,2 % uniquement).
  2. Le compte-titres ordinaire (CTO) offre une liberté totale d’investissement sans plafond ni restrictions géographiques, mais avec une fiscalité plus lourde, soumise au Prélèvement Forfaitaire Unique de 30 % par défaut.
  3. Le choix entre PEA et CTO dépend du profil investisseur : le PEA convient aux investisseurs longs termes souhaitant optimiser la fiscalité sur les actions européennes, tandis que le CTO est adapté à la diversification internationale, au trading actif et aux investissements plus complexes.
  4. Combiner les deux enveloppes permet d’optimiser à la fois la fiscalité et la diversification, en utilisant le PEA pour le portefeuille européen à long terme et le CTO pour les actifs mondiaux ou stratégies avancées.
  5. Le CTO présente un avantage majeur en matière de transmission, car il n’est pas clôturé au décès, permettant aux héritiers de bénéficier d’un nouveau prix de revient sans imposition sur les plus-values latentes, contrairement au PEA.

Qu'est-ce qu'un PEA et un compte-titres ? Les bases à connaître

Avant de plonger dans un comparatif détaillé, il est essentiel de bien comprendre la nature de ces deux enveloppes d'investissement. Bien qu'elles servent toutes deux à acheter et vendre des titres financiers, leurs règles du jeu, leurs contraintes et leurs avantages sont radicalement différents.

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) : l’atout fiscal français

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est une enveloppe d'investissement réglementée spécifiquement conçue pour encourager l'investissement dans les entreprises européennes. Il se compose d'un compte-titres pour détenir vos actifs et d'un compte espèces pour gérer les flux de liquidités (achats, ventes, dividendes).

Pour ouvrir un PEA, il faut être une personne physique majeure et résident fiscal français. La principale contrainte est son plafond de versement, fixé à 150 000 €. Cependant, son avantage majeur réside dans sa fiscalité : après 5 ans de détention, les plus-values et les dividendes sont totalement exonérés d'impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) restent dus. C'est un outil puissant pour la capitalisation à long terme.

Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) : la porte d'entrée sur les marchés mondiaux

Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) est l'enveloppe universelle et la plus souple pour investir en bourse. Contrairement au PEA, il n'a quasiment aucune restriction. Il est accessible à tous (personnes physiques majeures ou mineures, personnes morales) sans condition de résidence fiscale, et vous pouvez en détenir autant que vous le souhaitez.

Le CTO se distingue par sa liberté totale :

  • Aucun plafond de versement : vous pouvez y investir des sommes illimitées.
  • Univers d'investissement mondial : actions du monde entier (américaines, asiatiques, etc.), obligations, matières premières, produits dérivés, et bien plus.

Cette flexibilité a une contrepartie : une fiscalité moins avantageuse. Par défaut, tous les gains (plus-values et dividendes) sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ou "flat tax", de 30 % (12,8 % d'impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).

Le comparatif détaillé : PEA vs CTO

Pour visualiser rapidement les différences fondamentales entre ces deux solutions, voici un tableau récapitulatif.

CritèrePEA (Plan d’Épargne en Actions)CTO (Compte-Titres Ordinaire)
Univers d’investissementActions et fonds d'Europe (UE/EEE).Tous types d'actifs mondiaux (actions, obligations, ETF, dérivés...).
Plafond de versement150 000 € (hors plus-values).Aucun.
Fiscalité des gainsExonération d'impôt sur le revenu après 5 ans (17,2 % de prélèvements sociaux).Imposition à 30 % (PFU) ou au barème progressif de l'IR.
Flexibilité des retraitsTout retrait avant 5 ans entraîne la clôture (sauf exceptions).Totale liberté de retrait à tout moment.
Conditions d'ouvertureUn seul par personne, réservé aux résidents fiscaux français.Illimité, accessible à tous (particuliers, mineurs, entreprises).
Transmission / SuccessionClôture automatique au décès, prélèvements sociaux dus sur les gains.Transmission directe aux héritiers, purge des plus-values latentes.

Univers d'investissement : la flexibilité contre la spécialisation

La différence la plus marquante entre les deux enveloppes est l'éventail des actifs accessibles. Le PEA vous cantonne principalement aux actions d'entreprises ayant leur siège dans l'Union Européenne ou l'Espace Économique Européen (EEE), ainsi qu'aux fonds et ETF investis à 75 % minimum dans ces zones. Bien que certains ETF synthétiques permettent de contourner cette règle pour s'exposer aux marchés mondiaux (comme le S&P 500 ou le MSCI World), l'offre reste plus limitée.

Le CTO, lui, est un passeport pour les marchés financiers mondiaux. Il vous donne une liberté totale pour diversifier votre portefeuille. Vous souhaitez investir dans les géants de la tech américaine (GAFAM), les marchés émergents en pleine croissance ou des secteurs spécifiques comme les semi-conducteurs ? Le CTO est l'outil qu'il vous faut. Chez Goliaths, par exemple, notre CTO vous donne accès à plus de 8 000 actifs, incluant des actions européennes et américaines, des ETF, des cryptomonnaies et des matières premières, pour construire un portefeuille véritablement mondial et diversifié.

Plafonds et limites de versement : une différence de taille

Le PEA est plafonné à 150 000 € de versements. Attention, cela ne concerne que les sommes que vous déposez. Grâce à la magie des intérêts composés, la valeur totale de votre PEA peut largement dépasser ce montant. Il est possible de cumuler ce plafond avec celui d'un PEA-PME (dédié aux Petites et Moyennes Entreprises), portant le total à 225 000 €.

Le compte-titres, en revanche, n'a aucune limite de versement. C'est le support idéal si vous disposez d'un capital important à investir ou si vous prévoyez de dépasser le plafond du PEA à terme. Cette absence de limite offre une scalabilité inégalée pour votre patrimoine.

Fiscalité : le critère qui change tout

C'est ici que le PEA tire son épingle du jeu. Sa fiscalité est son principal argument. Après 5 ans de détention, tous vos gains sont exonérés d'impôt sur le revenu. Prenons un exemple simple : vous réalisez 10 000 € de plus-value sur un PEA de plus de 5 ans. Vous ne paierez que 1 720 € de prélèvements sociaux. Sur un CTO, la même plus-value serait taxée à 3 000 € (via la flat tax). Sur le long terme, cette différence est considérable et démultiplie la performance de votre portefeuille.

De plus, le PEA est une enveloppe de capitalisation. Tant que vous ne faites aucun retrait, les dividendes perçus et les plus-values réalisées ne sont pas fiscalisés, ce qui leur permet d'être réinvestis à 100 % pour générer à leur tour des gains. Sur un CTO, chaque dividende perçu et chaque plus-value réalisée lors d'une vente est immédiatement imposable l'année de sa perception, ce qui ralentit l'effet boule de neige.

Conseils d'expert

Ouvrez un PEA le plus tôt possible, même avec une petite somme. C'est ce qu'on appelle "prendre date". L'horloge fiscale des 5 ans commence à tourner dès l'ouverture, peu importe le montant des versements futurs. Ainsi, lorsque vous aurez un capital plus important à investir, une partie du chemin vers l'exonération fiscale sera déjà parcourue.

Quel support choisir selon votre profil et vos objectifs ?

Le choix entre le duel PEA vs CTO n'est pas une question de "meilleur" dans l'absolu, mais de "plus adapté" à votre situation personnelle. Distinguons plusieurs profils types.

  • L'investisseur débutant ou passif : Si vous débutez en bourse ou si vous visez une gestion "buy and hold" (acheter et conserver) sur le long terme, notamment via des ETF, le PEA est souvent le meilleur point de départ. Sa simplicité, son cadre réglementaire et surtout sa fiscalité avantageuse après 5 ans en font un allié de choix pour se constituer un capital sans se soucier de la déclaration annuelle des gains.
  • L'investisseur actif ou le trader : Si vous envisagez de passer des ordres régulièrement, de vous positionner sur des marchés non-européens ou d'utiliser des stratégies plus complexes, le CTO s'impose. Sa flexibilité est indispensable. Vous serez rapidement limité par l'univers d'investissement du PEA. Le CTO vous permettra d'accéder à des outils comme l'effet de levier ou la vente à découvert pour saisir des opportunités à court terme.
  • L'investisseur au patrimoine conséquent : La question n'est plus de choisir l'un ou l'autre, mais de combiner intelligemment les deux. C'est la stratégie la plus optimale. Utilisez le PEA jusqu'à son plafond pour y loger le cœur de votre portefeuille à long terme (actions européennes, ETF éligibles) et profiter de sa fiscalité imbattable. Utilisez un ou plusieurs CTO en parallèle pour tout le reste : diversification géographique (actions US, Asie), investissements thématiques, obligations, et stratégies de trading plus actives.

Au-delà du choix : aspects pratiques et stratégies

Frais : un critère à ne pas négliger

Les frais peuvent grignoter considérablement votre performance. Pour le PEA, la loi PACTE a plafonné les frais de courtage à 0,5 % pour les ordres passés en ligne et les frais de garde à 0,4 % de la valeur du portefeuille.

Pour les CTO, le marché est plus concurrentiel et les frais peuvent varier énormément. Les banques traditionnelles sont souvent très chères. Les courtiers en ligne, comme nous, offrent des structures de prix bien plus attractives. Par exemple, chez Goliaths, nous proposons un tarif simple et transparent : 1,25 € par transaction sur actions européennes jusqu’à 500 €, sans aucun frais de garde, ce qui vous permet de maximiser le rendement net de vos investissements.

Attention au risque

Le compte-titres permet d'accéder à des instruments complexes comme les produits à effet de levier. Chez Goliaths, vous pouvez investir avec un levier jusqu'à x4, mais cela augmente considérablement le risque de perte en capital. Ces outils sont réservés aux investisseurs avertis qui comprennent parfaitement leur fonctionnement et les risques associés.

Transmission et succession : un avantage méconnu du CTO

La gestion de la succession est un point souvent négligé mais crucial. Au décès du titulaire, un PEA est automatiquement clôturé. Les héritiers reçoivent les liquidités après que les prélèvements sociaux sur les gains ont été prélevés. Les titres sont transférés sur un compte-titres de succession et la plus-value latente est perdue.

Le CTO offre un avantage fiscal significatif lors de la transmission. Il n'est pas clôturé et les titres sont transmis directement aux héritiers. Surtout, les plus-values latentes (non réalisées) au jour du décès sont totalement "purgées" : elles ne seront jamais soumises ni à l'impôt sur le revenu, ni aux prélèvements sociaux. Les héritiers reçoivent les titres avec un nouveau prix de revient correspondant à leur valeur au jour du décès.

Les alternatives pour diversifier

Le PEA et le CTO sont des piliers de l'investissement en actions, mais ne doivent pas être vos seules options. Pour une diversification patrimoniale complète, il est judicieux de les compléter avec d'autres enveloppes :

  • L'assurance-vie : Très flexible, elle permet d'investir sur des fonds en euros (capital garanti) et des unités de compte (actions, obligations, immobilier via des SCPI...). Sa fiscalité devient également très attractive après 8 ans et elle offre des avantages inégalés en matière de succession.
  • L'investissement immobilier (SCPI) : La "pierre-papier" permet d'investir dans l'immobilier professionnel et de percevoir des revenus locatifs réguliers sans les contraintes de la gestion directe.
  • Les produits structurés : Ces instruments financiers offrent des perspectives de rendement attractives pour un risque maîtrisé. Historiquement réservés aux clients de la banque privée, nous les rendons accessibles dès 150 € sur notre plateforme, vous permettant de diversifier encore davantage votre stratégie.

En fin de compte, la décision ne se résume pas à un simple choix binaire. Le PEA est un formidable outil d'optimisation fiscale pour le long terme sur les marchés européens, tandis que le CTO est le couteau suisse indispensable pour une diversification sans frontières et des stratégies avancées. La plupart des investisseurs avisés finissent par utiliser les deux, en exploitant les forces de chaque enveloppe pour bâtir un portefeuille robuste, diversifié et fiscalement optimisé. Le plus important est de commencer, d'apprendre et d'ajuster votre stratégie en fonction de l'évolution de vos objectifs et de votre patrimoine.

Questions fréquentes

Peut-on avoir plusieurs PEA ou comptes-titres ?

Vous ne pouvez détenir qu'un seul PEA classique par personne (soit deux pour un couple marié ou pacsé). En revanche, vous pouvez détenir un nombre illimité de comptes-titres ordinaires (CTO), que ce soit dans le même établissement ou chez plusieurs courtiers différents.

Comment investir sur les marchés américains (ex: actions GAFAM) ?

L'investissement direct dans des actions américaines comme Apple, Google ou Amazon n'est pas possible via un PEA. Pour cela, vous devez obligatoirement passer par un compte-titres ordinaire (CTO). C'est l'enveloppe de choix pour accéder aux marchés internationaux sans restriction. Une alternative consiste à utiliser des ETF synthétiques éligibles au PEA qui répliquent des indices américains, mais cela reste une solution de contournement.

Que se passe-t-il si je fais un retrait de mon PEA avant 5 ans ?

Un retrait (même partiel) effectué sur un PEA avant son cinquième anniversaire entraîne, en principe, sa clôture immédiate. Les plus-values réalisées sont alors imposées à la "flat tax" de 30 % (12,8 % d'impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux). Il existe des exceptions (licenciement, invalidité, création d'entreprise) qui permettent un retrait anticipé sans clôture et avec une fiscalité allégée.

Le PEA est-il vraiment bloqué pendant 5 ans ?

Non, c'est une idée reçue. Votre argent n'est jamais "bloqué". Vous pouvez retirer vos fonds à tout moment. La nuance de "5 ans" est purement fiscale. C'est la durée à atteindre pour que les retraits n'entraînent plus la clôture du plan et pour que les gains soient totalement exonérés d'impôt sur le revenu. Après 5 ans, vous pouvez faire des retraits partiels en toute liberté et même continuer à effectuer des versements si le plafond n'est pas atteint.

Puis-je transférer un compte-titres vers un PEA ?

Non, il n'est pas possible de transférer directement des titres d'un CTO vers un PEA. La seule solution est de vendre les titres détenus sur votre CTO, de transférer les liquidités obtenues vers le compte espèces de votre PEA, puis de racheter les titres souhaités au sein du PEA (à condition qu'ils soient éligibles). Attention, la vente sur le CTO déclenchera l'imposition des éventuelles plus-values.

Vous avez d'autres questions ?

Notre équipe d'experts est là pour vous accompagner dans vos investissements

À propos de l'auteur

David Derhy

Market Analyst

Entrepreneur de la finance digitale et analyste reconnu, David Derhy évolue depuis près de dix ans à la croisée des marchés financiers traditionnels et des actifs numériques. Passé par eToro, où il a contribué au développement du copy trading et de la crypto auprès du grand public, il partage aujourd’hui son expertise à travers des contenus pédagogiques sur le trading, l’analyse de portefeuille et les produits structurés. Fondateur d’Altfolio, un gestionnaire d’actifs Web3, il défend une approche innovante et accessible de l’investissement, mêlant rigueur financière, technologie décentralisée et stratégies collaboratives.

Investissez en bourse dès 2€
Investir comporte des risques de pertes partielles ou totales de capital
Comme dans tout investissement, il existe un risque de perte en capital. Les investissements peuvent connaître des variations à la hausse et à la baisse, et il est possible de récupérer moins que le montant initial investi.

Goliaths est le nom commercial de CDJ Social Stocks Ltd. CDJ Social Stocks Ltd est une société privée à responsabilité limitée constituée en République de Chypre sous le numéro d'immatriculation ΗΕ 427157.

CDJ Social Stocks (sous le nom commercial de Goliaths) est agréée et réglementée par la Cyprus Securities and Exchange Commission (CySEC) avec le numéro de licence 428/23.

CDJ Social Stocks Ltd (Goliaths) a reçu l'approbation de la CySEC pour offrir des services transfrontaliers conformément à la réglementation, la prestation de services dans les États membres de l'UE (EEE).

Les informations présentées sur ce site ne sont pas destinées aux résidents des États-Unis et ne doivent pas être distribuées à, ou utilisées par, toute personne dans un pays ou une juridiction où une telle distribution ou utilisation serait contraire à la loi ou à la réglementation locale.
© 2023 Goliaths. Tous droits réservés