Investissement

Guide Pratique pour Acheter des Obligations Facilement

David Derhy
October 21, 2025
Vous cherchez à diversifier votre portefeuille d'investissement au-delà des actions ? Vous avez entendu parler des obligations comme d'un placement plus stable, mais le processus d'achat vous semble complexe et réservé à une élite financière ? Comment un investisseur particulier peut-il concrètement accéder à ce marché ? Et surtout, comment choisir les bons produits et le bon intermédiaire pour se lancer en toute sérénité ?

Points clés à retenir

  1. Les obligations sont des titres de dette permettant de prêter de l'argent à un État ou une entreprise en échange de revenus réguliers (coupons) et du remboursement du capital à l’échéance.
  2. Investir dans des obligations offre une meilleure visibilité des revenus, un risque globalement plus maîtrisé comparé aux actions, et un potentiel de rendement intéressant selon le contexte économique.
  3. Les principaux risques sont le défaut de l’émetteur, la sensibilité aux variations des taux d’intérêt (mesurée par la duration) et la liquidité sur le marché secondaire.
  4. Pour les particuliers, l’accès aux obligations se fait plus facilement via des fonds collectifs comme les ETF obligataires, offrant diversification, faibles frais et accessibilité à partir de petites sommes.
  5. Choisir un courtier adapté, définir son profil de risque, sélectionner le bon type d’obligation ou ETF, et suivre régulièrement son investissement sont les étapes clés pour réussir son entrée sur le marché obligataire.

L'investissement obligataire, souvent perçu comme opaque, est en réalité plus accessible que jamais. Il offre une alternative solide pour générer des revenus réguliers et sécuriser une partie de son capital.

Qu'est-ce qu'une obligation et comment fonctionne-t-elle ?

Pour comprendre comment acheter des obligations, il faut d'abord saisir leur nature. Une obligation est un titre de dette émis par une entité (un État, une collectivité locale ou une entreprise) qui a besoin de se financer. En achetant une obligation, vous ne devenez pas propriétaire d'une partie de l'entreprise comme avec une action, mais vous lui prêtez de l'argent. En contrepartie de ce prêt, l'émetteur s'engage à vous verser des intérêts à intervalles réguliers, appelés coupons, et à vous rembourser le montant initialement prêté, le principal, à une date convenue, appelée l'échéance.

Le fonctionnement est assez simple :

  1. Émission : Une entreprise ou un État émet des obligations sur le marché dit « primaire », principalement accessible aux investisseurs professionnels.
  2. Rémunération : Pendant la durée de vie de l'obligation (par exemple, 5, 10 ou 20 ans), vous percevez les coupons. Le taux d'intérêt peut être fixe (connu à l'avance) ou variable.
  3. Remboursement : À l'échéance, l'émetteur vous restitue votre capital de départ.
  4. Marché secondaire : Entre l'émission et l'échéance, les obligations peuvent être achetées et vendues sur un marché secondaire, un peu comme des titres "d'occasion". Leur prix y fluctue en fonction de l'évolution des taux d'intérêt et de la santé financière de l'émetteur.

Pourquoi investir dans des obligations ? Les 3 avantages clés

Intégrer des obligations à sa stratégie d'investissement présente des atouts non négligeables, en particulier dans un climat économique incertain.

Une meilleure visibilité sur les revenus futurs

Contrairement aux dividendes des actions qui sont par nature incertains, les coupons des obligations à taux fixe sont connus dès le départ. Vous savez exactement combien vous allez percevoir et à quelle fréquence. Cette prévisibilité en fait un excellent outil pour les investisseurs qui recherchent des flux de revenus réguliers et stables, par exemple pour préparer leur retraite ou compléter leurs revenus.

Un risque globalement plus maîtrisé

Les obligations sont réputées moins volatiles que les actions. En cas de difficultés financières de l'émetteur, les détenteurs d'obligations sont prioritaires sur les actionnaires pour le remboursement. De plus, le marché est régulé et la solidité des émetteurs est évaluée par des agences de notation (comme Moody's, S&P ou Fitch). Ces notes aident les investisseurs à évaluer le risque de défaillance : plus la note est bonne, plus le risque est faible (et le rendement aussi, logiquement).

Un potentiel de rendement attractif dans certains contextes

Si les obligations sont souvent synonymes de sécurité, elles peuvent aussi offrir une rentabilité intéressante. Dans un contexte de hausse des taux d'intérêt directeurs, les nouvelles obligations émises proposent des coupons plus élevés. Cela rend l'ensemble de la classe d'actifs plus attractive pour les investisseurs en quête de rendement, tout en conservant un profil de risque modéré.

Quels sont les risques à ne pas négliger ?

Même si elles sont considérées comme plus sûres, les obligations ne sont pas exemptes de risques. Il est crucial de les comprendre avant d'investir.

  • Le risque de défaut (ou de crédit) : C'est le risque que l'émetteur ne soit pas en mesure de rembourser sa dette. Ce risque est quasi nul pour des États comme la France ou l'Allemagne, mais il est plus présent pour certaines entreprises ou pays émergents. C'est pourquoi le rendement offert est toujours proportionnel au risque perçu.
  • Le risque de taux d'intérêt : C'est le risque le plus courant. Si vous détenez une obligation avec un coupon de 2% et que les taux d'intérêt montent, de nouvelles obligations seront émises à, disons, 4%. Votre obligation devient moins attractive et sa valeur sur le marché secondaire va baisser. Si vous la conservez jusqu'à l'échéance, vous récupérerez votre capital, mais si vous devez la vendre avant, vous pourriez subir une perte.
  • Le risque de liquidité : Certaines obligations, notamment celles d'entreprises plus petites, peuvent être difficiles à vendre rapidement sur le marché secondaire sans devoir consentir à une baisse de prix importante.

Attention au risque de taux

Le risque de taux est le principal facteur de fluctuation de la valeur de votre portefeuille obligataire. La sensibilité d'une obligation à ce risque est mesurée par sa "duration". Plus la duration est longue (généralement liée à une échéance lointaine), plus la valeur de l'obligation réagira fortement à une variation des taux d'intérêt.

Les différents types d'obligations à connaître

Le marché obligataire est vaste. On peut le segmenter en deux grandes familles pour y voir plus clair.

Les obligations d'État (souveraines)

Émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses, elles sont considérées comme l'un des placements les plus sûrs. En France, on les appelle les OAT (Obligations Assimilables du Trésor). Leur risque de défaut est extrêmement faible pour les pays économiquement stables. En contrepartie de cette sécurité, leur rendement est généralement plus faible que celui des obligations d'entreprise.

Les obligations d'entreprise (Corporate)

Émises par des entreprises privées pour financer leur développement, leurs projets ou leurs acquisitions. Elles offrent un rendement plus élevé pour compenser un risque de défaut supérieur à celui des États. On distingue :

  • Investment Grade : Les obligations d'entreprises très solides financièrement, offrant un bon compromis entre sécurité et rendement.
  • High Yield (haut rendement) : Celles d'entreprises plus risquées, offrant des coupons très attractifs mais avec un risque de défaut plus important.
CaractéristiqueObligations d'État (OAT)Obligations d'entreprise (Corporate)
ÉmetteurGouvernement (ex: France)Entreprise privée (ex: LVMH, Renault)
Niveau de risqueTrès faible à faibleVariable (de faible à très élevé)
Potentiel de rendementPlus faiblePlus élevé
Idéal pourSécuriser son capital, placement défensifRechercher du rendement, diversification

Comment acquérir des obligations en tant que particulier ?

Contrairement aux idées reçues, il existe plusieurs manières d'accéder au marché obligataire, adaptées à tous les budgets.

L'achat d'obligations en direct

Il est techniquement possible pour un particulier d'acheter des obligations individuelles, qu'elles soient émises par un État ou une entreprise, via un courtier sur un compte-titres ordinaire (CTO). Cependant, cette méthode présente un inconvénient de taille : le ticket d'entrée est souvent très élevé. Il faut généralement disposer d'un capital d'au moins 100 000 euros pour commencer à se constituer un portefeuille diversifié, chaque ligne d'obligation ayant une valeur nominale importante. Cette voie est donc réservée aux investisseurs les plus fortunés.

L'investissement via des fonds et des placements collectifs

Pour la grande majorité des épargnants, la solution la plus simple, la plus accessible et la plus efficace est de passer par des organismes de placement collectif (OPC). Ces "paniers" d'investissements permettent de détenir une multitude d'obligations différentes avec une mise de départ très faible, assurant une diversification immédiate.

Les ETF obligataires (Trackers)

Les ETF (Exchange Traded Funds), aussi appelés Trackers, sont des fonds qui répliquent la performance d'un indice obligataire (par exemple, un indice d'obligations d'États de la zone euro, ou un indice d'obligations d'entreprises à haut rendement). Leurs avantages sont nombreux :

  • Accessibilité : Ils s'achètent et se vendent en bourse aussi simplement qu'une action.
  • Diversification instantanée : Un seul ETF peut contenir des centaines d'obligations différentes.
  • Frais très réduits : Les frais de gestion sont bien plus bas que ceux des fonds classiques (souvent autour de 0,1% à 0,3% par an).

Sur des plateformes d'investissement modernes comme la nôtre, vous pouvez accéder à une large gamme d'ETF obligataires, vous permettant de vous positionner facilement sur différents segments du marché, que ce soit les obligations souveraines européennes ou les obligations d'entreprises américaines.

Les fonds traditionnels (SICAV et FCP)

Les SICAV (Sociétés d'Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement) sont des fonds gérés activement par des professionnels qui sélectionnent les obligations pour vous. Ils peuvent être une bonne option, mais leurs frais de gestion sont généralement plus élevés que ceux des ETF (souvent entre 1% et 2% par an).

Zoom sur les fonds obligataires datés
Un fonds obligataire daté (ou "à échéance") est un placement collectif avec une durée de vie prédéfinie (ex: 5 ans). Le gérant achète un portefeuille d'obligations dont l'échéance coïncide avec celle du fonds. La stratégie est souvent de conserver les titres jusqu'au bout ("buy and hold"). À la fin de la période, le fonds est dissous et le capital restitué. Cela offre une bonne visibilité sur le rendement potentiel à terme, à condition qu'il n'y ait pas de défaut dans le portefeuille.

Guide pratique : les étapes pour investir via des ETF obligataires

Se lancer est plus simple qu'il n'y paraît. Voici un plan d'action concret pour réaliser votre premier investissement.

  1. Définir vos objectifs et votre profil de risque : Souhaitez-vous sécuriser votre capital ou chercher du rendement ? Sur quelle durée souhaitez-vous investir ? Répondre à ces questions vous aidera à choisir le type d'ETF obligataire (souverain, corporate, etc.) qui vous convient.
  2. Choisir votre enveloppe fiscale : Vous pouvez loger vos ETF obligataires dans un compte-titres ordinaire (CTO), un contrat d'assurance-vie ou un Plan d'Épargne Retraite (PER). Le CTO offre le plus de flexibilité et le plus grand choix de supports, tandis que l'assurance-vie et le PER bénéficient d'une fiscalité avantageuse sur le long terme.
  3. Ouvrir un compte chez un courtier moderne : Optez pour une plateforme qui allie simplicité, sécurité et frais transparents. Chez Goliaths, l'ouverture de compte est 100% en ligne. Nous vous donnons accès à plus de 8 000 actifs, dont une sélection rigoureuse d'ETF pour vous positionner sur le marché obligataire.
  4. Rechercher et sélectionner votre ETF : Utilisez les outils de recherche de la plateforme pour filtrer les ETF par classe d'actifs ("Obligations"). Analysez les fiches d'information (DICI) pour comprendre la stratégie du fonds, sa composition et ses frais. Pour vous aider, la Goliaths Academy vous offre des guides et des ressources pour comprendre ces documents.
  5. Passer votre ordre d'achat : Une fois votre choix fait, il ne vous reste plus qu'à indiquer le montant que vous souhaitez investir et à valider la transaction. Avec des frais de transaction clairs et compétitifs (1,25€ jusqu'à 500€ sur les places européennes), vous maîtrisez vos coûts.
  6. Suivre votre investissement : Consultez régulièrement la performance de votre portefeuille. N'hésitez pas à échanger avec d'autres investisseurs sur notre feed communautaire ou dans les chats dédiés pour partager vos analyses et affiner votre stratégie.

Conseils d'expert

Pour un premier investissement, un ETF d'obligations d'États de la zone euro ("Eurozone Government Bond") est un excellent point de départ. Il offre une forte diversification sur des émetteurs très sûrs et une bonne liquidité. C'est une base solide pour un portefeuille avant d'explorer éventuellement des segments plus dynamiques comme les obligations d'entreprises.

L'investissement obligataire n'est plus l'apanage des banques privées. Grâce aux ETF et aux plateformes nouvelle génération, il est devenu un outil puissant et accessible à tous les investisseurs souhaitant bâtir un patrimoine équilibré et résilient. En comprenant ses mécanismes et en choisissant les bons supports, vous pouvez tirer parti de la stabilité et des revenus réguliers qu'il procure.

Questions fréquentes

Quelle est la différence fondamentale entre une obligation et une action ?

C'est la différence entre être prêteur et être propriétaire. En achetant une obligation, vous prêtez de l'argent à une entité et devenez son créancier ; vous avez droit à des intérêts et au remboursement de votre prêt. En achetant une action, vous achetez une part du capital d'une entreprise et devenez son propriétaire (actionnaire) ; vous avez droit à une partie de ses bénéfices (dividendes) et à un droit de vote, mais vous êtes le dernier servi en cas de faillite.

Faut-il un capital important pour acheter des obligations ?

Non, c'est une idée reçue. Si l'achat d'obligations en direct requiert effectivement un capital conséquent, l'investissement via des ETF obligataires est accessible à tous. Sur des plateformes comme la nôtre, vous pouvez acheter des parts d'ETF pour quelques dizaines d'euros seulement, vous donnant accès instantanément à un portefeuille diversifié de centaines d'obligations.

Comment les gains des obligations sont-ils imposés en France ?

Pour un particulier résidant en France, les revenus des obligations (coupons) et les plus-values de cession sont soumis par défaut au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ou "flat tax", de 30%. Ce prélèvement se décompose en 12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. Il est aussi possible d'opter, si c'est plus avantageux, pour l'imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Dans le cadre de l'assurance-vie ou du PER, une fiscalité spécifique et plus avantageuse s'applique après une certaine durée de détention.

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À propos de l'auteur

David Derhy

Market Analyst

Entrepreneur de la finance digitale et analyste reconnu, David Derhy évolue depuis près de dix ans à la croisée des marchés financiers traditionnels et des actifs numériques. Passé par eToro, où il a contribué au développement du copy trading et de la crypto auprès du grand public, il partage aujourd’hui son expertise à travers des contenus pédagogiques sur le trading, l’analyse de portefeuille et les produits structurés. Fondateur d’Altfolio, un gestionnaire d’actifs Web3, il défend une approche innovante et accessible de l’investissement, mêlant rigueur financière, technologie décentralisée et stratégies collaboratives.

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