Ce guide complet est là pour éclaircir chaque étape du processus. Nous allons explorer ensemble les conditions de rupture du contrat, les démarches précises à suivre, et les conséquences pour vous, votre locataire et l'agence.
Comprendre le mandat de gestion avant de le résilier
Avant de penser à la rupture, il est essentiel de bien comprendre la nature du contrat qui vous lie à votre gestionnaire. Le mandat de gestion est un contrat bilatéral par lequel vous, le mandant (propriétaire), donnez le pouvoir à un mandataire (une agence immobilière ou un administrateur de biens) de gérer votre patrimoine immobilier en votre nom. Ce document encadre les missions du professionnel, ses honoraires, mais aussi, et c'est crucial pour notre sujet, sa durée et ses conditions de fin.
Il existe principalement deux types de mandats de gestion : le mandat de gestion locative, qui nous intéresse ici, portant sur un bien immobilier, et le mandat de gestion de portefeuilles, qui concerne des actifs financiers. Si la résiliation d'un mandat locatif vous amène à repenser la manière dont vous gérez l'ensemble de votre patrimoine, sachez que des plateformes d'investissement modernes comme la nôtre offrent des solutions accessibles pour gérer et faire fructifier vos actifs financiers, des actions aux cryptomonnaies, directement depuis une interface unique.
Le contrat de gestion locative est la pierre angulaire de votre relation avec l'agence. Il contient des informations capitales que vous devez impérativement vérifier avant d'entamer toute démarche de résiliation :
- La durée du mandat : Elle est généralement d'un an, mais peut varier.
 - La clause de tacite reconduction : La plupart des mandats sont renouvelés automatiquement chaque année si aucune des parties ne se manifeste.
 - La date d'échéance : C'est la date anniversaire du contrat, à partir de laquelle vous pouvez le résilier.
 - Le délai de préavis : C'est la période que vous devez respecter avant la date d'échéance pour notifier votre souhait de ne pas renouveler le contrat. Ce délai est souvent compris entre un et trois mois.
 
Quand peut-on mettre fin à un mandat de gestion ? Les 3 cas de figure
Mettre un terme à un contrat de gestion ne se fait pas à n'importe quel moment. La loi encadre strictement les possibilités de rupture pour protéger à la fois le propriétaire et le gestionnaire. On distingue trois situations principales.
La résiliation à l'échéance du contrat : la voie classique
C'est la méthode la plus simple et la plus courante. Elle consiste à attendre la date d'anniversaire de votre contrat pour notifier à votre gestionnaire votre volonté de ne pas le reconduire. Pour ce faire, vous devez respecter le délai de préavis stipulé dans le mandat. Par exemple, si votre contrat se termine le 31 décembre et que le préavis est de trois mois, vous devrez envoyer votre demande de résiliation au plus tard le 30 septembre.
La loi Chatel de 2008 a grandement simplifié cette démarche pour les propriétaires. Elle impose au mandataire une obligation d'information claire et transparente.
Cette obligation est une protection fondamentale pour le consommateur. Elle vous évite d'être piégé par une reconduction tacite que vous n'auriez pas anticipée.
La résiliation anticipée pour faute grave du mandataire
Vous n'avez pas à attendre l'échéance du contrat si vous estimez que votre gestionnaire a commis une faute grave ou un manquement sérieux à ses obligations. Cette option permet de rompre le contrat de manière anticipée, mais elle est plus complexe et potentiellement conflictuelle. Vous devrez être en mesure de prouver la faute de manière irréfutable.
Voici quelques exemples de motifs qui peuvent être considérés comme une faute grave :
- Ne pas avoir réclamé de caution ou de garant pour un locataire à la situation précaire (ex: en CDD).
 - Manquer de diligence dans le recouvrement des loyers impayés.
 - Ne pas avoir vérifié l'authenticité des justificatifs fournis par un candidat locataire.
 - Ne pas vous avoir reversé les loyers perçus.
 - Ne pas avoir souscrit l'assurance obligatoire pour la gestion du bien.
 
Cette démarche mène souvent à une procédure judiciaire si le mandataire conteste les faits. Le tribunal devra alors statuer sur la légitimité de votre demande. Pour éviter une procédure longue et coûteuse, il est souvent préférable de tenter une résolution à l'amiable en présentant solidement vos griefs au gestionnaire.
La résiliation automatique : vente, donation ou décès
Dans certaines situations, le mandat de gestion prend fin automatiquement, sans qu'une démarche de résiliation active soit nécessaire. C'est le cas si :
- Vous vendez le bien immobilier : Le contrat de gestion est lié au propriétaire et au bien. Si l'un des deux change, le mandat devient caduc dès la signature de l'acte de vente authentique.
 - Vous donnez le bien : Le raisonnement est le même que pour la vente.
 - Le propriétaire (mandant) décède : Le mandat s'éteint automatiquement.
 
Même dans ces cas, il est important de vérifier les clauses de votre contrat. Certains mandats peuvent prévoir des indemnités de résiliation, même en cas de vente. Cependant, une clause mentionnant l'absence de frais en cas de vente est courante et vous protège de toute réclamation de la part du gestionnaire.
La procédure de résiliation pas à pas
L'étape cruciale : la lettre de résiliation
La seule façon de notifier officiellement votre décision est d'envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception. Cet envoi constitue une preuve légale de la date de votre notification, indispensable en cas de litige. Un simple email ou un appel téléphonique n'a aucune valeur juridique.
Votre courrier doit être complet et précis pour ne laisser place à aucune ambiguïté. Voici les informations qui doivent impérativement y figurer :
- Vos coordonnées complètes (nom, prénom, adresse).
 - Les coordonnées complètes de l'agence (dénomination sociale, adresse).
 - La date du jour de rédaction du courrier.
 - L'objet clair de la lettre : "Résiliation du mandat de gestion n°[Numéro du mandat]".
 - Les informations relatives au bien concerné : adresse complète, type de bien.
 - Les références du contrat : le numéro du mandat et sa date de signature.
 - La date d'échéance du mandat.
 - La mention explicite de votre volonté de résilier le contrat à sa date d'échéance.
 - Le rappel du délai de préavis que vous respectez, tel qu'indiqué dans le contrat.
 - La mention à la loi Chatel (si vous résiliez à l'échéance) qui vous autorise à ne pas reconduire le contrat.
 - Si la résiliation est pour faute, une description précise et factuelle des manquements reprochés.
 
Voici un modèle que vous pouvez adapter :
Après l'envoi : les démarches à ne pas oublier
La résiliation ne s'arrête pas à l'envoi du courrier. Plusieurs actions sont nécessaires pour assurer une transition en douceur et récupérer tous les éléments essentiels à la bonne gestion de votre location.
Quelles sont les conséquences de la rupture du contrat ?
La fin du mandat a des répercussions pour toutes les parties impliquées. Il est important de les anticiper.
Pour le propriétaire (mandant)
Si vous décidez de reprendre la gestion vous-même, vous devenez le seul responsable. Toutes les tâches qui incombaient à l'agence vous reviennent : émission des quittances, suivi des paiements, gestion des réparations, régularisation des charges, gestion des litiges, aide à la déclaration des revenus fonciers, etc. Cela demande du temps, de l'organisation et une bonne connaissance du cadre légal de la location.
Si vous avez mis fin au mandat suite à la vente de votre bien, vous disposez désormais d'un capital à faire fructifier. Plutôt que de le laisser dormir sur un compte courant, vous pouvez explorer de nouvelles opportunités d'investissement. C'est là que des plateformes d'investissement social comme la nôtre entrent en jeu. Avec Goliaths, vous pouvez accéder à plus de 8 000 actifs, des actions aux ETFs en passant par les cryptomonnaies, et commencer à investir dès 2€. Notre approche communautaire, avec un feed d'actualités et des chats par action, vous permet d'échanger avec d'autres investisseurs, tandis que la Goliaths Academy vous offre toutes les ressources pour monter en compétence.
Pour le locataire
Pour le locataire en place, l'impact est minime. Le contrat de location (bail) continue de s'appliquer dans les mêmes termes. Le montant du loyer, la durée du bail et les obligations des deux parties restent inchangés. Le seul changement concret pour lui est le destinataire de son loyer et son interlocuteur en cas de besoin. Une communication claire et rapide est essentielle pour le rassurer et éviter toute confusion.
Pour l'agence (mandataire)
Pour le mandataire, la conséquence est simple : il perd la gestion du bien et les honoraires associés. Selon les circonstances de la résiliation (anticipée et sans faute de sa part), il pourrait réclamer des frais ou une indemnité si le contrat le prévoit. C'est pourquoi il est primordial de bien relire votre contrat avant d'agir.
Les frais de résiliation : à quoi s'attendre ?
La question financière est souvent une source d'inquiétude pour les propriétaires. La bonne nouvelle est que, dans la majorité des cas, la résiliation d'un mandat de gestion est gratuite.
La résiliation est sans frais si :
- Vous respectez la procédure de la loi Chatel en résiliant à l'échéance du contrat avec le préavis requis.
 - Vous résiliez pour une faute grave et prouvée du mandataire.
 - La résiliation est automatique suite à une vente, et votre contrat ne stipule pas de pénalités dans ce cas.
 
En revanche, des frais de résiliation peuvent s'appliquer si vous décidez de rompre le contrat de manière unilatérale, avant son terme, et sans raison valable (faute grave). Dans ce cas, le montant des pénalités est celui qui est inscrit dans le contrat. Il peut s'agir d'une somme forfaitaire ou de l'équivalent des honoraires restants jusqu'à la fin théorique du mandat.
Mettre fin à un mandat de gestion locative est un droit, et la procédure est aujourd'hui bien encadrée pour protéger les propriétaires. En étant bien informé, en respectant les délais et en communiquant de manière formelle et claire, vous pouvez reprendre le contrôle de votre bien sereinement. Que ce soit pour gérer vous-même, changer de prestataire ou réorienter votre stratégie patrimoniale, une résiliation réussie est avant tout une résiliation bien préparée.











